“Petit avion sans équipage embarqué, télécommandé ou programmé”. Drôle de mot, ce drone sans petit chapeau comme drôle, justement. Ludique et hélas, parfois, mortel.

Ce drone qui démarre cet article est-il inoffensif ? Il semble que oui. Mais ne scrute-t-il pas votre ennemi ?
Le drone est apparu dans le ciel de nos mots voici quelques années, d’abord dans un but scientifique, artiste et créatif.
Puis, avec le temps, les nouvelles améliorations et l’esprit toujours aussi belliqueux de l’Homme (et dans ce domaine, on ne peut que lui faire confiance), l’outil jouet s’est alourdi, modernisé et armé de très mauvaises intentions, on le voit dans la guerre en Ukraine.
Alors, le drone annonce-t-il l’arrivée de robots tueurs qui ont visionné tous les Terminator ?
On pourrait le penser, surtout qu’un titre d’un article de la Libre d’octobre 2022 a frappé dans l’œil de votre serviteur.

Ici, on ne rigole plus à montrer des images époustouflantes ou des montages à couper le souffle.
Ici, on coupe la vie, on bombarde, on disperse façon puzzle. On disperse en Iran (oui, c’est technique, sans doute de mauvais goût).
Ces engins de combat, ici sans pilote embarqué, sont envoyés pour exploser. Pourquoi parle-t-on alors de drone kamikaze ? Pas de pilote pour retourner son sabre retourné contre lui. Ou nous refaire le coup de Pearl Harbor.
Cette expression est incorrecte, non ? Pas de pilote, pas de kamikaze. Pas de kamikaze, pas de kamikaze.
J’ai interrogé le linguiste Michel Francard sur Twitter.
L’emploi de “kamikaze” est justifié par le fait que ledit drone ne revient pas “vivant” de sa mission (à la différence d’autres drones). Nous étions familiers des kamikazes humains, voilà un emploi qui fait froid dans le dos…
— Michel Francard (@MichelFrancard) October 15, 2022
Wikipédia parle aussi de drone suicide.
Dont acte (de guerre). Merci Michel.