GRÈVE : (n.f.) plage. Ou plage horaire pendant laquelle on ne fait rien. Tout en bossant à revendiquer. Tout en bloquant :
- ceux qui ne seraient pas payés s’ils faisaient grève ;
- ceux qui n’ont pas envie de faire grève ;
- ceux qui ne peuvent pas faire grève ;
- ceux qui ne font jamais grève.
* * *
– Hello Louis. Non ça va pas. J’ai la grève.
– Ah bon, raconte !
– Ces grèves, quel boulot. Grève perlée, sauvage, émotionnelle, au finish, sur le tas ou sur le tard (ouais, ça c’est une grève surprise)… M’en sors plus à la fin.
– En effet, pas simple à suivre.
– Je préfère encore bosser. Sans parler des grèves tournantes. C’est à qui le tour, je sais plus. J’ai un agenda de ministre.
– Exact, qui soutient qui et pourquoi ? Les rouges, les verts et les bleus face aux soi-disant jaunes…
– Je déraille, moi. J’en suis venu à me bloquer moi-même, putain. Un matin, j’ai installé un piquet devant ma porte. Ça puait les pneus brûlés, m’a dit ma femme.
– Je la comprends.
– Ouais, surtout que c’était les pneus de notre bagnole. Bon pour les bouquins brûlés elle a rien dit. Toute façon, on lit jamais.
– Dis c’est quoi ce bruit dans ton jardin ?
– On a recueilli un zèbre.
– Et y fait quoi votre zèbre ?
– Rien, la grève. Il fait la grève du zèbre.
– Bonne journée Gérard !