L’écrit court. J’aime l’exercice. Comme un sport quotidien. Dans la jungle des comptes Twitter, entre trolls, disputes politiques, spams commerciaux et comptes pornos, je suis tombé sur un concept ludique : #6mots. Explication du discret propriétaire du compte, appelons-le Massimo (pardon).
Ernest Hemingway, célèbre écrivain américain, s’est un jour lancé dans un pari fou : raconter une histoire en 6 mots. Un exercice rédactionnel que les oulipiens n’auraient pas renié.
Vous connaissez sans doute son :
« À vendre : souliers de bébé, jamais portés ».
En anglais : «For Sale, Baby Shoes, Never Worn».
Waouw. Tout est dit.
Le magazine en ligne pure player Slate.fr doute de la véracité de ce qui précède, peu importe.
Massimo (alias mprince) explique : « Il existait un site qui s’appelait 6mots.com. Il suffisait de s’inscrire pour pouvoir poster des 6 mots, qui étaient « likés » par les membres. Le cumul de ces likes donnait lieu à un classement. »
Massimo n’a pas l’occasion de contribuer au site, car celui-ci s’arrête brusquement. Il décide alors d’utiliser le hashtag #6mots sur Twitter, qui existe déjà, également en anglais.
Entre-temps, le jeu écrit migre du site web à Facebook : « Le Cercle des 6Mots réapparus », groupe fermé (pourquoi ?) créé par un certain Philippe Boulanger.
Mprince crée alors son compte sur Twitter. Et cela marche.
Le #6mots est un bel exersix.
— Philippe Schoepen📕 (@dkp_copywriting) August 5, 2019
Que veut-il faire de ces centaines de petites histoires ? Les publier ? Mprince estime qu’elles appartiennent à leurs auteur(e)s « et qu’une part de leur charme tient dans l’aspect éphémère de la publication sur les réseaux sociaux. Dans les formes (très) courtes, le lecteur fait une grande part du « travail » et son ressenti dépend de son humeur. »
Le chagrin : une maison sans fenêtres #6mots
— Anna Conda❤ (@an_conda) 12 avril 2018
6 mots, exactement ?
« Oui, c’est six mots exactement. Mais décomptés à la façon d’un traitement de texte. Deux mots sont séparés par une espace. C’est très contraignant. Et il y a parfois des 4, 5 ou 7 mots qui sont remarquables. Mais la règle donne tout son sens au jeu. »
Donc, « j’ai/envie/de/manger/des/pommes » rentre dans le game même si cette histoire courte et sucrée à souhait compte en réalité sept mots.
J’ai une vie rangée, mais où ?
— Philippe Schoepen (@dkp_copywriting) 29 avril 2018
Y a-t-il un ou une nouveau/nouvel Hemingway sur Twitter ?
Mprince : « Je trouve cet exercice très difficile. Surtout si on retient l’exigence de départ : raconter une histoire. La production est très inégale. Mais parfois on tombe sur de véritables pépites. »
Je constate la bienveillance que l’administrateur de ce compte par rapport à ses protégé(e)s. Un conseil, un RT (partager le tweet à ses membres), un like. Un peu à la manière d’un animateur d’atelier d’écriture. Qu’il est peut-être dans la vraie vie…
Oui, mais moi je vous aime.#6mots
— mprince (@mprince6m) 22 avril 2018
Oui, jouez vous aussi aux 6 mots !
Ici en commentaire, ou sur Twitter.
Parce que cet émoi… c’était elle.#6mots
— Philippe Schoepen (@dkp_copywriting) 3 mai 2018
8 Commentaires
J’aurais légendé la photo : « Ernest écrivant sa bio pour Wikipedia », 6 mots pour une histoire…
Je vais chercher un budget pour t’engager comme relecteur 🙂
🙂
Un copywriter joue avec les mots
un copywriter joue sur les mots
Je valide.
Tout compte fait
Seule l’amitié compte.
Je valide aussi.